Des promesses dans le vent
Alors que les résidents locaux doivent subir tous les effets négatifs des aérogénérateurs, d’autres en font une bonne affaire : les fabricants des machines, allemands ou français, ainsi que les gros producteurs d’énergie qui encaissent les colossales subventions fédérales : la rétribution à prix coûtant (RPC) rétribue à 21 centimes le kilowattheure produit par une installation éolienne, alors que le prix de l’électricité sur le marché se situe autour des 5 centimes. Avec les tarifs de subvention en vigueur, l’électricité d’origine photovoltaïque est pénalisée, alors qu’elle offre l’avantage de ne pas porter atteinte au paysage lorsqu’elle est installée en toiture.
Quant au tourisme, il subit de plein fouet les conséquences d’une zone industrielle éolienne. La majorité des visiteurs recherchent la nature, le calme et une certaine authenticité des paysages. Pour cette raison, le canton de Berne a exclu l’Oberland de son plan d’aménagement éolien.
Les biens immobiliers perdent eux leur valeur. Une étude allemande publiée en fin 2018 menée par l’Institut Leibniz pour la recherche économique sur plus de 2 millions de biens immobiliers sur une durée de 8 ans, montre qu’un bien immobilier perd en moyenne jusqu’à 23% de sa valeur à un kilomètre d’une ou plusieurs éoliennes. Les projets éoliens en Suisse, qui sont pour l’essentiel à proximité de constructions, entraîneraient une perte massive de valeur pour leurs propriétaires, et indirectement de rentrées fiscales pour les communautés publiques.
En résumé, les retombées économiques locales sont insignifiantes, voire très certainement négatives. Pour les communes et les régions, un parc éolien est donc avant tout synonyme de nuisances et de risques financiers, vu que les sociétés d’exploitation de parcs sont généralement dans des mains semi-publiques.
Eole et des bas, © Ray Clid / Bakchich